Message | L’école est perçue comme le lieu de sélection voire de la reproduction sociale. Cette sélection voire reproduction est non seulement le fait de la dominance économique mais elle est aussi liée aux habitus culturels primaires, pour rejoindre Bourdieu et Passeron. Et cela se vérifie aisément dans nos sociétés. Les enfants des familles un peu nanties ont les chances d’accéder aux écoles de qualité avec des effectifs raisonnables et un environnement pédagogique favorable à leur apprentissage. De plus, ils bénéficient d’un répétiteur à la maison qui veille à un meilleur ancrage des notions acquises à l’école. L’enfant du paysan, moins nanti, ne peut pas bénéficier de ces atouts.
La sélection est aussi culturelle, car la culture de l’école est pratiquement celle de la famille favorisée, fonctionnaire. Dans nos pays en Afrique, l’enfant issu de la famille favorisée accède à l’école, s’exprimant déjà en français qui est la langue de médiation pour la transmission du savoir. L’enfant de la famille paysanne, défavorisée, y accède avec sa langue maternelle. Il doit abandonner sa langue pour le français. Il lui faut un temps d’adaptation à la culture scolaire qui lui est étrangère. Par conséquent, il est prédisposé à moins réussir que l’enfant de la famille aisée. Mais fort heureusement dans notre contexte, des efforts sont faits pour rendre l’école moins sélective. C’est le cas avec la gratuité des frais au primaire, la distribution gratuite des fournitures, l’octroi des bourses, l’introduction de l’enseignement bilingue français-langue nationale… |